Après la Vie est, après Un Couple épatant et Cavale, le troisième volet de la trilogie imaginée par Lucas Belvaux.
Ce dernier entremêle 3 intrigues le temps de 3 films de genres différents qui se nourrissent les uns les autres : comédie pour le premier opus, thriller pour le deuxième et mélodrame pour l’ultime épisode. Un pari osé, et réussi, que les spectateurs accueillent avec enthousiasme.

Au risque de me priver d’une expérience cinématographique rare, j’ai pourtant décidé de n’aller voir qu’Après la Vie, dont le sujet me paraissait bien plus intéressant que les précédents volets.
L’histoire d’un amour au delà de la morphine. Pascal est inspecteur, sa femme enseignante, et avant tout morphinomane. C’est Pascal, se fourvoyant dans son travail avec un mafieux, qui l’approvisionne.
Entre le travail de Pascal qui l’éloigne la plupart du temps de leur appartement, et le sommeil d’Agnès, le couple se voit peu. Aussi Agnès se rend-elle seule à la fête d’anniversaire d’Alain, le mari d’une amie et collègue, Cécile. Cécile suspecte Alain de lui cacher quelque chose, elle demande donc à Pascal de mener l’enquête (c’est l’intrigue d’un Couple épatant).
Entre cette obligation privée et l’évasion d’un révolutionnaire soixante-huitard qui terrorise la ville (trame de Cavale), il doit affronter son fournisseur de morphine qui met Pascal au pied du mur : éliminer le prisonnier en cavale ou renoncer pour toujours à ses doses de drogue.

Couple dans la tempête.
Lucas Belvaux filme les relations entre Pascal et Agnès de façon subtile, sans exagérer l’intensité des scènes, mais en essayant plutôt de lire dans les expressions de ses personnages. Dominique Blanc et Gilbert Melki y sont littéralement étonnants, et pour tout dire, formidables.
Leur jeu tout en retenu évite le piège du mélo et rend criant leur amour malgré les compromis de la drogue, qu’ils ont fini par considérer comme un besoin pour garder l’autre, d’une certaine manière. Comme si cet instrument qui détruit toute communication était devenu par ce lien étrange fournisseur-receveur le symbole illusoire de leur union.

Cross-over
Intrigues secondaires et personnages secondaires du film sont les intrigues et personnages principaux des autres. Le système fonctionne, le spectateur a furieusement envie de découvrir les parties cachées de la trilogie et de démasquer les faux-semblants.
Je vous conseille donc de suivre la route tracée par Lucas Belvaux et d’aller voir Un Couple épatant, Cavale puis Après la vie.

Cela dit, pris indépendamment ou comme partie d’un tout, Après la vie est un beau film, sensible, touchant.