L'histoire

Edward Bloom est un grand-père qui raconte toujours les mêmes histoires, des anecdotes fantasques sur son passé. Comment il a attrapé le plus gros poisson d'Alabama, comment il a vu sa mort dans l'oeil d'une sorcière, comment il a sympathisé avec un géant,... Son fils, ça le saoule, et ce dernier ne sait même pas du coup qui est vraiment son père, ce qu'il a vraiment vécu. Devant les mensonges paternels répétitifs, il choisit l'éloignement à Paris, et ne parle plus à son père pendant des années. Jusqu'au jour où Edward est mourant. Une occasion finale de réunir le père et le fils, et de faire partager au spectateur quelques aventures d'Edward jeune en Alabama.

Un univers qui lui va si bien

Tim Burton a été bien inspiré d'adapter cette histoire. Tout un univers onirique qui lui va si bien, une poésie qu'on est rassuré de le voir entre les bonnes mains du réalisateur d'Edward aux Mains d'Argent. La structure du film est déjà intéressante en soi: les derniers instants de la vie d'Edward se déroulent tout au long du film, entrecoupés par des épisodes fantastiques du passé. Ces mises en abyme tiennent debout toutes seules, elles ont la durée des contes pour aller dormir, elles sont variées, et jolies. Le canevas du présent, lui, est en retrait: la vérité de l'instant se fait discrète face aux affabulations du passé. Laissons la prééminence aux rêves! Ce présent ne fait qu'accompagner le spectateur tout au long du film, jusqu'à une fin presque insoupçonnée qui clôt paisiblement le film et la vie d'Edward.

Inventif, inattendu et sur mesure

Ewan McGregor, qui joue Edward jeune, a un rôle sur mesure, le jeune premier, le Luke Skywalker à qui tout réussit et qui a une vie extraordinaire. Et il le rend bien à l'écran. Billy Crudup, alias William Bloom, le fils, joue bien aussi, même si la tâche lui fut moins ardue que pour Ewan. De son côté, Marion Cotillard est un peu trop effacée à mon goût, peut-être une façon éthérée de jouer la Frenchie de service (la jeune femme de William).
Donc c'est bien joué, c'est très bien réalisé, et le scénario est terriblement inventif et inattendu (je ne lis jamais les résumés de film, ni les critiques, avant d'aller voir un film, et bien m'en a pris). Un très bon film de l'année, assurément.