 | |
La relecture récente de l’Herbe Bleue, journal intime d’une ado droguée, m’ayant comme toujours passionnée, à également réveillé en moi un côté voyeuriste. Le voyeurisme a plusieurs formes, mais je l’imagine bien implanté dans chacun de nous. Après tout, il nous est souvent amené de voir des choses qui ne nous sont pas destinées personnellement, mais que notre curiosité nous pousse a regarder.
Je ne vais pas vous parler du voyeurisme poussé a l’excès, mais celui que l’on retrouve sous la forme d’un plaisir intime, celui de partager l’intimité d’une personne, ses vrais sentiments, sa vraie vie, pas celle arrangée au préalable pour faciliter une confrontation directe.
Un journal intime, c’est tellement peu ou tellement trop.
Aux yeux du monde qui nous entoure, il n’a souvent que peu d’importance, en lui même. Ce qui peu susciter de l’intérêt pour ce genre d’écrit, c’est le fait d’y dénicher des détails croustillants sur la vie de son auteur.
Mais un journal intime peut prendre une place considérable dans une vie, il est tellement chargé de sincérité, d’émotions, son auteur s’y livre sans tabous. Un journal a cette faculté de pouvoir alléger un esprit, par le simple fait de laisser son auteur se confier. Il devient souvent un "ami" a part entière, un confident que certains n’arrivent pas a trouver dans la vie réelle.
On voit de plus en plus de site sur Internet offrant a la lecture de nombreux journaux intimes, tenus plus ou moins consciencieusement. Il est très simple de créer le sien. Par contre, lors de sa création, on peut choisir d’y mettre un accès limité, ou de le livrer au public.
La plupart des personnes ayant opté pour Internet pour tenir leur journal vont alors choisir de le laisser a la vue de tous.
J’ai beaucoup réfléchi a ce qui pouvait déterminer un tel choix.
Pourquoi risquer d’être reconnu et insister sur le fait que l’on est anonyme ? Pourquoi un journal dit « intime » devrait il être accessible a tous ?
J’ai vu des forums associés a ces journaux. Leur auteurs attendent donc d’y recevoir les commentaires de leurs lecteurs.
Mais un journal intime, sous sa première forme, manuscrite et cadenassée au fond d’un tiroir, à l’abris des regards indiscrets, n’était il pas protégé dans le but de ne pas être soumis au jugement d’autrui ? D’être vraiment libre dans ses propos ?
Sur Internet, on se dévoile, mais avec retenue, il ne faut pas laisser échapper de détails pouvant dévoiler notre identité. Dans ce cas peut on écrire librement, sans se poser de questions ?
J’en ai déduit qu’il existait deux sortes de journal intime, bien distinctes, mais qui s’acharnent a vouloir être semblables :
Le bon vieux journal manuscrit caché sous le matelas, et le "carnet de bord soumis a la lecture de "monsieur tout le monde. Car je le pense vraiment soumis aux commentaires.
En effet, si ce n’étais que la forme du journal, mais pas son but qui changeait. Si son auteur souhaitait juste "taper" et ne pas écrire, dans ce cas il aurait coché la case lui permettant de mettre un mot de passe sur son journal. Et il n’y aurait pas eu de grande différence.
Ces journaux, mis en ligne et accessibles a tous, sont des journaux de bord. Certains s’y dévoileront autant qu’il l’auraient fait dans un journal caché, certain veilleront a ne pas trop en dire… Mais au final, leur forme suppose que leur auteur veut savoir qu’il est lu, veut exposer sa vie, cherche de l’aide ou juste a s’exposer. Il y en a des tristes où l’on s’apitoie, des gais où l’on étale sa joie de vivre parfois communicative, des mystérieux, où tout est calculé pour ne pas en dire trop, et où au final il n’y a pas grand chose a part la contrainte de l’écriture…
Il y en a tellement.
Vous devez vous demander pourquoi je parle des cyber journaux intimes… Et bien hier j’ai passé un long moment a en lire ou a en survoler. Certains sont passionnant, on ne peut que laisser un message de conseil, d’indignation, d’admiration, etc. sur le forum associé.
Ces journaux ont un but inavoué, mais le lecteur, lui est toujours vu comme un curieux. Mais qui n’est pas curieux ? Et ces morceaux de vie sont tellement faciles d’accès, que, comme lorsqu’on traverse une rue en apercevant une personne nue a travers la fenêtre d’un immeuble, on peut difficilement s’empêcher de regarder… .::Virae |