
Tanguy est un garçon studieux, sympa et qui a du charme. Après avoir vaillamment ridiculisé polytechnique, englouti son doctorat sur la Chine le voici qu'il passe sa thèse sur la culture chinoise et une certaine intériorité. Il est écouté d'un ministre et collectionne les conquêtes féminines (surtout asiatiques justement). Pas de quoi faire un film ? Et bien si car, à 28 ans, le brave gaillard vit toujours chez ses parents et ils vont tout faire pour s'en débarasser…
Je vis chez mes parents et j'assume
André Dussolier et Sabine Azema sont épatants dans le rôle des parents. Le père oscille entre rires jaunes et crises d'autorité et la mère, dépressive, habituée du divan d'un psychologue confronté à ce même problème " générationnel ", subit un véritable conflit intérieur destructeur, entre son rôle de " bonne mère aimante " et sa tranquilité, autrement dit entre normalité sociale et individualité.
Face à ce pétage de câbles, le tout gentil Tanguy proclame avec entrain des " je vous aime " rituels à ses parents qu'il adore. Ses citations continuelles de proverbes chinois, ainsi que la sérinité qui s'en dégage, créent non seulement une distance culturelle mais aussi un fossé caractériel avec ses créateurs : la sérénité face à l'orage du père et la pluie de sa mère.
Je vous fait grâce des répliques percutantes, des comiques de situation et des pires cruautés orchestrées de main de maître par un André Dussolier et une Sabine Azema décidément très en forme.
Tanguy n'est pas le film du siècle, loin de là, mais il permet de passer un bon moment. Il manque un petit quelque chose… Il permet néanmoins d'aborder, sous son œil rieur, une réflexion sur la place de l'enfant au sein du couple, les études et les différences culturelles France-Asie.
Mais tout ceci n'est qu'une comédie, bien plaisante ma foi.