Un film de Joel Schumacher
Pays d'origine USA
Durée 1h40
Sortie en France 30/05/2001
Sortie Mondiale
2000

Avec
Colin Farrell (Bozz)
matthew Davis (Paxton)
Clifton Collins Jr (Miter)
Tom Guiry (Cantwell)
Shea Whigham (Wilson)
Russel Richardson (Joghnson)
Nick Searcy (Capitaine Saunders)
Afemo Omilami (Sergent Ezra Landers)
Keith Ewell (Sergent Oakes)

Scénario Michael Mc Gruther et Ross Klavan
Musique Nathan Larson
Distribution UFD




 

Tigerland
 
Vietnam forever
 

26/08/2002
Schumacher en 16mm

Le réalisateur de Batman Forever et autres grosses productions (L'Expérience interdite, Le Droit de tuer ? …) tourne avec Tigerland un film à petit budget, caméra à l'épaule, en 16mm, sur la guerre du Vietnam. La surprise est de taille : Schumacher fait dans le dogme dans la tradition de Lars von Trier et le film est très bon !

Le scénario est co-écrit par Ross Klavan, qui s'est fortement inspiré de sa propre expérience à Tigerland en 1971 et a mis dans le personnage principal, Roland Bozz, les traits d'un jeune homme rebelle qu'il avait rencontré à Fort Polk et qui voulait échapper à la déshumanisation et l'uniformisation perpétrée par l'armée.

Un seul homme ?

Pour le narrateur du film (le protagoniste Jim Paxton) l'armée n'est pas "un seul homme" puisque Roland Bozz existe…
Les 2 hommes se rencontrent dans un camp en préparation à la guerre du Vietnam. Leurs différences fortes vont se fondre dans une amitié étrange. Bozz souhaite échapper à la guerre et à l'empreinte militaire par tous les moyens, s'affirme en rebelle cynique et perturbateur, Paxton lui s'est engagé pour vivre l'expérience de la guerre, il prend des notes sur tout dans l'espoir d'écrire un bouquin…

As green as grass (Aussi bleus que le ciel)

Pas de patriotisme primaire à l'horizon, ici les gars sont pour la plupart, à leur façon, plus individualistes que pro-militaires.
Klavan s'est attaché à rendre les portraits réalistes et variés. Si en dehors de Paxton (et peut-être de Wilson, mais il n'en est pas fait état) les bleus sont des appelés (des noirs, des pauvres), leur situation psychologique n'en est pas moins personnelle. L'armée est faite pour les déshumaniser (les combats qui les attendent ne sont pas plus humains que le traitement de l'armée) : craquera, craquera pas ?

Quand faut filer, faux-filet…

Bozz veut rester à l'écart, d'abord. Peur de s'attacher. Peur justifiée.
Nous aussi, on s'attache à ses pauvres gosses qui n'ont rien demandé et se retrouvent dans la merde, appelés à tuer et se faire tuer.
Le film est résolument pacifiste et ne démolit jamais les hommes (gradés ou non), il les sonde et montre les corps d'une manière étrangement lancinante...

Fiction et réalisme humaniste

Drame psychologique, exclusivement basé sur l'état d'esprit des soldats, Tigerland se pose bizarrement à mi-chemin entre Platoon (la folie meurtrière), La Ligne rouge et peut-être Full metal Jacket (le camp d'entraînement).
C'est un beau film, un peu étrange, extrêmement humaniste sous la houlette du personnage principal, qui du rang de tir-au-flanc passe à celui de héros pour les soldats qui l'entourent.

L'acteur irlandais Colin Farrel est particulièrement dans le rôle du rebelle charismatique qui galvanise la troupe.
Un énième film sur le Vietnam qui vaut le détour.

.::Sophie
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