Un homme d'exception
(A beatiful mind)
 
Biographie autorisée
 

01/04/2002
De Princeton à Princeton en passant par le MIT et l'asile psychiatrique, une tranche de vie de John Nash, Prix Nobel à l'esprit torturé par la réalité et les hallucinations.

Pourquoi ce film est le stéréotype d'un blockbuster américain

Outre le fait que le scénario soit basé sur la vie d'un Prix Nobel de mathématiques américain, un certain nombre d'éléments voudraient cantonner ce film à un divertissement de masse dans le sens traditionnel du terme (du genre d'Independance Day ou Ali - Pardon Michael Mann).
Un esprit génial, une grande histoire d'amour, une débauche de moyens, sont d'autant plus de sources d'inquiétudes, surtout quand on se dit que Ron Howard tient la barre et que par conséquent tout est possible, le meilleur comme le pire.

Et en effet, le film dispense le pire (rarement cela dit), comme le meilleur.
Le pire, c'est la manière de traiter la romance John-Alicia, la surenchère d'effets (l'argent doit donc se voir sur toutes les images), la longueur du film faussement justificatrice du budget, la lenteur de la première partie qui nous enfonce dans une certaine torpeur afin de souffler le spectateur par le lever de voile annonciateur d'une seconde partie plus excitante, mais aussi plus délicate à traiter.

Comme beaucoup d'autres films tiraillés entre les impératifs de la production et le potentiel du matériau de base, Ron Howard réussit cependant un compromis surprenant, où les concessions au système hollywoodien sont largement compensées par une mise en scène intéressante et une interprétation remarquable et homogène, même si, comme de bien entendu, tout le monde gravite autour de John Nash, le crédible, oscarisable et déjà oscarisé Russel Crowe.

Pourquoi ce film est plus qu'un blockbuster

Peut-être simplement parce qu'il est tiré d'une vie réelle, qui par conséquent, par ses contraintes (ici la schizophrénie) ne peut répondre aux attentes hollywoodiennes. John Nash, même s'il est un esprit génial, est surtout un esprit profondément perturbé, malade, et qui sûrement a tiré son génie de son esprit dramatiquement fantasque.

Bien sûr Howard peut s'amuser à présenter Nash comme un être fantaisiste pendant une bonne heure de film, cependant à un moment ou à un autre on ne peut plus prétendre, et la réalité reprend le dessus.
J'avoue que c'est un élément particulièrement intéressant du film, cette similitude entre la volonté du film de rester dans le domaine pur du divertissement, et la volonté de Nash de croire au monde qu'il s'est partiellement créé.

Un jour ou l'autre , donc, le masque tombe, et les conséquences sont terribles. C'est à ce moment là que le film devient humain. Et donc touchant, et particulièrement fascinant.
La partie " schizophrénique " est une introspection réussie dans un esprit malade, et la lutte entre réalité et fantaisie. Les batailles internes que se livre l'esprit de Nash sont empreintes d'une nuance bienvenue. Le portrait est probablement édulcoré, cela dit l'itinéraire de Nash, jalonné de violence, succès, illusions, désillusions et hallucinations, est surtout une belle leçon de courage fragile mais tenace.
Alors la meilleure part de ce film est constituée par les dialogues, imaginés souvent, qui nous font plonger dan l'univers de Nash.

Même si un peu plus de simplicité aurait pu rajouter au film une véracité nécessaire, A Beautiful Mind est un joli exemple de bon film made in money qui a su être bien plus que ça.
A voir.

.::Sophie
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