Un film de Steven Soderbergh
Pays d'origine USA
Durée 1h34
Sortie en France 19/02/2003
Sortie Mondiale
27/11/2002

Avec
George Clooney (Dr. Chris Kelvin)
Natascha McElhone (Rheya)
Jeremy Davies (Snow)
Viola Davis (Gordon)
Ulrich Tukur (Dr. Gibarian)
Donna Kimball (Mme Gibarian)
John Cho (Un officiel)
Morgan Rusler (Un officiel)
Michael Ensign (Un ami)
Shane Kelton (Le jeune garçon)

Scénario Steven Soderbergh
Musique Cliff Martinez
Production Lightstorm Entertainment / 20th Century Fox / Section Eight / USA Films
Distribution UFD

Sur le Web
Site officiel
solaris-lefilm.com

D'après le roman de:
Stanislaw Lem



 

Solaris
 
 

01/04/2003
Qui est Soderbergh ? Qu’est-ce que Solaris ? Le réalisateur de Sexe, Mensonges et Vidéo navigue en eaux troubles, avec un succès quasi-continu depuis Out of Sight, dans lequel un certain Georges Clooney et ses mouvements de tête typiques tétanisaient enfin l’écran.

Qu’attendre, donc, de ce remake du film de Tarkovski, le 3ème en date de ce jeune cinéaste extrêmement doué qui ballade son excellence technique entre (ré)créations commerciales et productions personnelles ?

Elliptique et inclassable, Solaris se refuse à avancer des réponses définitives. Film de science fiction ? Histoire d’amour ? Drame spatial ? Errance psychologique ? Les intentions de Soderbergh ne se révèleront pas moins vaguement que la mystérieuse planète source de tous les tourments…
Ici cependant, point de mise en scène cool et branchée, mais un film d’atmosphère, étrange, prenant et surprenant.

Peines d’amours perdus...

Dans un futur indéterminé. Chris Klein, psychiatre, est envoyé dans l’espace à la demande de l’un de ses amis, membre d’un équipage spatial qui opère autour de la planète Solaris. Lorsqu’il atteint la navette, Gibarian s’est suicidé et il découvre une équipe décimée en proie à d’étranges phénomènes auxquels il n’échappera pas.
Assoupi dans l’espace qu’il s’est octroyé, il se réveille bientôt aux côtés de sa femme disparue, Reya.

Réflexion sur les méandres de la mémoire, Solaris est une singulière et superbe histoire d’amour qui prend les formes d’un rêve éveillé, ou d’un cauchemar, et dont les scènes les plus efficaces sont issues de la mémoire de Klein, évoquant invariablement, telle une douleur empreinte de drame latent, son amour perdu. C’est dans ces moments que ce film d’atmosphère est le plus juste, le plus troublant, le plus poignant. Peut-être aussi parce qu’il suffit que la sublimissime Natasha McEhlone apparaisse pour qu’elle illumine littéralement l’écran. L’actrice offre toute sa présence, tout son charisme au personnage ternaire de Reya, être incessamment tourmenté, menacé…

Peines d'amour perdues
"And Death shall have no dominion"... Les souvenirs de Chris se bousculent dans sa tête, inexorablement. Sa rencontre avec Reya, leur relation, les circonstances de sa mort. Les mêmes souvenirs affluent progressivement dans l’esprit de Reya, les mêmes puisqu’ils ne lui appartiennent pas réellement, ce sont ceux de Chris.

Soderbergh aborde subtilement le thème des êtres chers qui ont disparu à travers les souvenirs de Chris et le personnage de Reya, et plus généralement de la mémoire. Au-delà de l’exactitude des faits, émotions, des éléments sensoriels restitués par notre esprit, le réalisateur interroge notre perception de tout cela.

Chris se complaît dans ses souvenirs, rongé par la culpabilité, tourmenté par des sentiments contradictoires, achevé, finalement, par la matérialisation d’un être déjà omniprésent dans sa vie. Et le rêve fou de défaire ce qu’il considère avoir fait.

A l’extérieur de la navette, omnipotente ( ?), oppressante, Solaris, planète aux mystères insondables, guette. L’illusion a un prix. Chris, tout comme les autres membres de cette mission spatiale inaboutie, en ont conscience, la question étant : comment vont-il réagir ?
C’est peut-être là que pêche le film, d’une certaine manière. Les compagnons du couple, les personnages Snow et Gordon, s’ils ne manquent pas de relief apparaissent un peu caricaturaux et abordés à la va-vite. Les interprétations de Jeremy Davies et Viola Davis, pourtant, sont intéressantes et l’on souhaite alors Solaris moins elliptique, conscients pourtant que c’est aussi une force du film de ne pas éclaircir certaines zones d’ombres, en particulier celles liées à la planète. Soderbergh multiplie les plans de l’étrange présence, jusqu’à l’agacement, et nous offre un point de unique, celui du protagoniste principal.

Soderbergh filme Clooney, observe ses états d’âme à travers une porte, de loin, de biais. Clooney livre sa version de l’histoire, ses yeux mentent-ils ?
Le résultat : un film étrange, trouble et malgré tout déterminé et fascinant.


.::Sophie
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