Un film de François Ozon
Pays d'origine France
Durée 1h42
Sortie en France 21/05/2003

Avec
Charlotte Rampling (Sarah Morton)
Ludivine Sagnier (Julie)
Charles Dance (John Bosload)
Marc Fayolle (Marcel)
Jean-Marie Lamour (Franck)

Scénario François Ozon et Emmanuelle Bernheim
Musique Philippe Rombi
Production Olivier Delbosc et Marc Missonnier
Distribution Mars Distribution




 

Swimming pool
 
Deux femmes
 

26/05/2003
François Ozon est en passe d’occuper une place singulière dans le paysage du cinéma français. Il enchaîne rapidement les tournages, dirige les meilleures actrices et se situe dans cette catégorie essentielle du « film d’auteur populaire ». Serait-il en train de devenir une sorte de Chabrol jeune et branché ? La réflexion sociale en moins, le maniérisme post-moderne en plus ? Ne serait-il qu’un faiseur doué mais superficiel ?
Son récent « Swimming Pool » ne permet pas vraiment de trancher sur l’avenir artistique de Ozon, qui s’annonce commercialement radieux. Le film se laisse plutôt agréablement voir en alternant les genres et les références à de prestigieux aînés. Mais au final, on en gardera un souvenir assez vague et pour tout dire, pas vraiment extraordinaire.

Plongée en eau trouble

L’intrigue est simple et se noue autour d’une piscine, entre deux femmes d’âge et de tempérament radicalement différents de prime abord. Que pourrait-il y avoir de commun entre cette romancière anglaise jouée par Charlotte Rampling, caricature de l’écrivain de polars au féminin et cette bimbo décervelée, interprétée par Ludivine Sagnier ?
La première s’installe dans la somptueuse maison de vacances prêtée par son éditeur, dans le sud de la France pour trouver l’inspiration tandis que la seconde, fille de l’éditeur en question, débarque à l’improviste pour affoler la population masculine du coin. Fatalement, entre cette romancière maniaque et frustrée et la provocante adolescente, le courant ne passe pas avant qu’un rapport de séduction et de fascination ne commence à s’exercer. Des souvenirs douloureux remontent à la surface, la jeune fille devenant plus complexe et torturée qu’il n’y parait. Et si finalement ses terribles secrets constituaient un bon sujet de livre ?
On comprend aisément à travers ce petit résumé que tout cela est assez téléphoné. Le mouvement d’attraction - répulsion se devine longtemps à l’avance. On ne nous épargne pas les grosses ficelles psychologiques, voire psychanalytiques d’usage. Les identités des deux femmes se brouillent évidement. Qui est qui ? Quelle personnalité profonde et sombre cache l’apparence ?
Bref, rien de bien bouleversant ni de bien original sous le soleil éclatant de la Provence même si le film (surtout dans sa première moitié, qui baigne dans une veine comique assez réjouissante) est moins mauvais que son désastreux accueil cannois, laissait supposer. Le contraste entre les deux actrices constitue un atout non négligeable même si on regrette le feu d’artifice de « 8 femmes ».
Le film sombre par contre dans le médiocre, en fin de parcours. Ozon, après le divertissement, veut sans doute justifier son statut d’auteur et nous plonge alors dans une intrigue criminelle qui laisse le spectateur plutôt perplexe. Entre un personnage de naine, tout droit sorti de Lynch et un retournement final aussi artificiel que maladroit, « Swimming Pool » finit par décevoir. Dommage mais les occasions de revenir sur le cas de François Ozon, ne risquent pas de manquer dans l’avenir.


.::Samuel
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