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Un manager maléfique et sans scrupule utilise des portes spatio-temporelles pour ramener sur terre quatre musiciens d'une autre galaxie pour en faire le plus grand succès interplanétaire. Entre critiques du système d'agent dans le show business, hommages aux producteurs et aux fans, l'oeuvre issue de la rencontre entre l'un des empereurs de l'animation niponne, Leiji Matsumoto (Albator, Galaxy Express 999) et les Daft Punk nous emmènent dans un voyage plein d'imagination, de sentiments, bref, de passions. .::Jean
Fantasia Moderne Interstella 5555 partage avec Fantasia la volonté de mêler la musique et l'animation. Dans ce film d'animation, pas de paroles, peu de bruitages. Si Fantasia ou Fantasia 2000 se décomposaient en plusieurs scènes d'une dizaine de minutes sur des grandes oeuvres classiques telles que la Toccata et Fugue en ré mineur de J.S. Bach réorchestrée pour l'occasion par Leopold Stokowski, la symphonie pastorale de Beethoven, tempête sur le Mont Chauve de Moussorgski, l'Ave Maria de Schubert ou encore Rhapsody in Blue de Gershwin ; Interstella 5555 prend le pari de ne raconter qu'une et une seule histoire pendant les 67 minutes du film.Certes, chaque séquence se déroule sur un des morceaux de Discovery mais l'ensemble nous permet de suivre l'aventure de ces 4 musiciens kidnappés. Clins d'oeil L'oeuvre n'est pas dépourvue de clins d'oeil, bien au contraire ! Références tout d'abord à l'oeuvre de Leiji Matsumoto, le réalisateur. Le batteur par exemple, reprend le design du fidèle compagnon d'Albator dans albator 84. Le style de trait du maître est très caractéristique. Clins d'oeil aussi aux Daft Punk eux-mêmes qui ne se montrent jamais. Réalisation à l'attaque L'enchainement des séquences, l'animation, le dessin sont parfaits (pour peu que l'on apprécie l'univers de Matsumoto). Certains paysages sont mêmes absolument magnifiques... Pour l'anecdote, les Daft Punk rêvaient de cette collaboration avec le papa d'Albator et ont écrit l'histoire en parallèle de la réalisation de leur album discovery avant de rencontrer Matsumoto lui-même à l'été 2000. L'enthousiasme respectif permit de commencer la réalisation à l'automne 2000. Un travail de 28 mois... Dynamique, positif, servi par un univers merveilleux, Interstella n'est pas un clip géant pour musiciens à l'égo démesuré. Il s'agit au contraire d'une oeuvre à part entière qui se nourrit des souvenirs d'enfance et de l'imagination de ses géniteurs. A ne pas rater, sauf si vous êtes allergiques à la musique des uns, ou au graphisme de l'autre. |
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