Un film de Eric Lartigau
Pays d'origine France
Durée 1h32
Sortie en France 04/06/2003

Avec
Kad (Bullit)
Olivier (Riper)
Gérard Darmon (Phil Canon)
Jean-Paul Rouve (le shérif Marley)

Scénario Kad et Olivier Julien Rappeneau
Distribution GBVI




 

Mais qui a tué Pamela Rose ?
 
America, America
 

09/06/2003
Hasard des calendriers, plusieurs grands artistes européens nous livrent en même temps, leur vision fantasmée et décalée de l’Amérique. Après le « Dogville » de Lars Von Trier, les comiques Kad et Olivier adaptent sur grand écran leur fameux Bornsville, cadre d’incroyables et tragiques événements. Il ne s’agit pas ici de savoir qui a tué Laura Palmer mais plutôt une certaine Pamela Rose. On y envoie donc deux agents du FBI, que bien entendu, tout oppose pour enquêter et tirer au clair cette sombre affaire.
On n’ira pas plus loin dans le résumé de peur d’éventer un terrible suspens et surtout parce que tout le monde s’est chargé de vous le dire, ce film se veut la caricature ultime de la culture populaire américaine, telle que le cinéma et la télévision nous la montrent depuis des décennies.
L’occasion de constater que les Etats-Unis, vus de la France, ce sont définitivement, des histoires de meurtres et de flics. Plutôt la représentation des Etats-Unis, à travers les séries policières et les films noirs qui ont hanté l’imaginaire européen depuis un demi-siècle. Ce n’est plus un territoire réel, avec des habitants, des modes de vie et des traditions mais un décor artificiel peuplé de stéréotypes, qui véhiculent cent clichés à la minute.
Impossible de tout citer, tant les références et les clins d’œil abondent et finissent pas noyer le spectateur. Car ce parti pris unique de la parodie constitue bien l’intérêt mais surtout rapidement la limite du film. On sourit parfois des trouvailles de Kad et Olivier mais le côté film à sketchs, mitraillette à gags, use et assomme. Ce recyclage systématique tourne vite à vide.
On ne s’attendait bien sûr pas à un chef d’œuvre comique et inventif mais on constate avec amertume une nouvelle fois, les méfaits de la culture télévisuelle, et plus particulièrement la culture dite Canal. Autant la chaîne cryptée a su créer un ton neuf sur le petit écran, autant la transposition sur le grand laisse perplexe. On retrouve bien sûr ici d’autres vedettes historiques de Canal (de Jean-Paul Rouve à Alain Chabat en passant par Gérard Darmon, ami de la famille). Cela peut sembler une lapalissade de le dire mais ce qui fonctionne bien dans des séquences de cinq minutes, s’essouffle vite dans la durée. Pour prendre un autre exemple, les clips hilarants des Beastie Boys (dont le célèbre « Sabotage », parodie grandiose des séries policières) ne sont si bons que parce qu’ils n’excédent pas la durée du morceau à illustrer.
Le dénommé Eric Lartigau, chargé de la mise en scène ici et qui vient lui aussi de la télévision, est incapable de donner du rythme et un peu d’ampleur à ce récit minimal, qui tourne entièrement autour des numéros des deux vedettes.
C’est dommage, il y avait sans doute mieux à faire avec ce matériau de base mais il aurait fallu un poil plus d’ambitions.
.::Samuel
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