Un film de Clint Eastwood
Pays d'origine USA
Durée 1h47
Sortie Mondiale
1973

Avec
William Holden (Frank Harmon)
Kay Lenz (Breezy)
Roger C. Carmel (Bob Henserson)
Marj Dusay (Betty Tobin)
Joan Hotchkis (Paula Harmon)
Jame Smith-Jackson (Marcy)

Scénario Jo Heims




 

Breezy
 
Respirez, c'est du cinéma !
 

02/09/2002
Riche et intense

Quand Eastwood attaque Breezy, il déjà derrière lui l'échec relatif de son premier essai derrière la caméra (Play Misty for me, 1971), film intimiste qui casse avec l'image de macho qu'il traine alors. Suite à cette déconvenue il tourne l'Homme des hautes Plaines (1973), produit par Universal et Malpaso (sa société de production) qui remporte un vif succès.
Il en profite pour réaliser dans la foulée un film qui lui tient plus à cœur, alors qu'une autre étiquette lui colle à la peau : celle de fasciste de première (Cf. Dirty Harry).
Breezy développe 2 thèmes chers au cinéaste, la tolérance et les Etats-Unis du début des années 70, plus précisément le contexte de l'après guerre du Vietnam…
Ce film sera le plus gros échec d'Eastwood en tant que réalisateur/co-producteur…

Une histoire… d'amour

Etats-Unis, début des années 70.
Franck, la cinquantaine largement sonnée, divorcé, mène une existence bien réglée entre des liaisons éphémères et un poste confortable d'agent immobilier.
Quand Breezy, une jeune hippie qu'il a prise en stop, s'introduit dans son existence, c'est tout son bel équilibre qui est remis en question.

La leçon de cinéma

La mise en scène de Clint Eastwood est révélatrice de la qualité de ce cinéaste majeur : totalement au service de ses personnages et de l'histoire, discrète et sobre, et en même temps quelle force elle dégage !
Oui Breezy est un hymne à la tolérance, à la compréhension plutôt, dans un contexte qui ne s'y prêtait pas forcément. La drogue, l'amour d'un couple dont les amants ont une forte différence d'âge, il fallait oser ! Eastwood ose et va plus loin, plus subtilement.

Il y a cette façon de filmer le couple, de parler de l'amour, riche, profonde. La meilleure amie de Breezy, droguée, exprime le mal de vivre d'une génération qui a perdu ses repères dans un monde où elle ne se retrouve plus. Le collègue et ami de Franck rêve d'une liaison débridée mais l'alcool et la routine confortable d'homme marié lui conviennent bien plus qu'il n'ose l'avouer. Franck et Breezy ne leur ressemblent en rien. Leur liberté d'abord les rapproche, pourtant les raisons qui les motivent sont bien différentes : Franck papillonne pour se protéger, Breezy est la liberté même et balade sa candeur en bandoulière comme sa guitare dont elle ne se sépare jamais.
Leur lien, c'est les sentiments…
La différence d'âge, alors, ne compte pas. Les qu'en dira-t-on, non plus. Pourtant Franck est déchiré entre ce qu'il éprouve et le malaise face à l'opinion des "autres".
William Holden est formidable dans ce rôle et donne à Franck une telle humanité, une telle sincérité, c'en est stupéfiant. En face de lui, il fallait bien un caractère comme Kay Lens, fraîche et superbe.

Le film, c'est à travers son point de vue qu'il se déroule. Eastwood ne juge pas. Même s'il est réaliste sur l'histoire d'amour de ses protagonistes. Nostalgique, parfois noir et sans illusion, mais riche et intense.
Un très beau film.


.::Sophie
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