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Cinq moments de la vie d'un couple, en ordre rétrochronologique, du divorce à la rencontre, et voilà un film magnifique signé Ozon. .::Oli blog
Musique italienne D'abord la musique, des morceaux italiens à la Paolo Conte, qui donnent une ponctuation au film, en finissant chacune des cinq parties ou en servant de points de suspension pour prendre le relais de l'action. Résultat, pas une seule longueur de tout le film, alors que c'était pas gagné. Yann voulait acheter la B.O. à la fin du film, m'est avis qu'il ne sera pas le seul... Interrogations Ensuite, l'atmosphère. Elle se réchauffe rapidement au fil des cinq parties, mais dans la première partie, elle est froide, lourde, puis étrange, pour finir violente. On nous a servi la fin avant le début, inutile donc de s'encombrer avec une happy end, ça sera une sad end. Ozon donne le ton, sert une trame au spectateur qui va pouvoir voir ensuite ce qui a conduit à ce divorce, à cette violence. Et pour ça, et c'est le point qui m'a vraiment plu, il va impliquer au possible le spectateur dans cette tâche. Pourquoi le couple a-t-il rompu? A qui la faute? Quels sont les traits de caractère de Marion et Gilles qui vont conduire à la séparation? Gilles est-il un salaud? Marion a-t-elle tué le mariage dans l'oeuf? Est-ce simplement l'incommunicabilité entre ces deux-là? Puis il y a des moments surréalistes, voire incongrus, qui créent un rebondissement, une rupture, et des interrogations. Partouze bi ? Exemple: une partouze bi est évoquée à un moment. Ozon affirmait samedi à la Fnac Rennes que lui-même ne savait pas si cette orgie était réelle ou inventée. Pour moi, elle est réelle. Je dois en déduire quoi sur moi-même? Suis-je pervers? Cela se ressentira-t-il quand je vivrai en vrai couple longue durée? C'est un tour de force à mon avis que d'avoir réussi à conduire le spectateur à procéder lui-même à l'analyse de la situation, à rechercher les responsabilités, les élements déclencheurs, en ne faisant que lui servir sur un plateau la biographie de ce couple. Chaleureusement recommandé Valeria Bruni-Tedeschi a un visage magnifique. Stéphane Freiss est plus simple, lui, avec une violence froide, macho, un peu distante, qui m'a mis mal à l'aise en tant que mec moi aussi. L'esthétique de la mise en scène est étrange, un peu complexe quand on s'y attend pas, un peu simple parfois, je sais pas si c'est un défaut ou une chose inhérente au scénario. Mais bon, ce film est pour moi tout particulièrement réussi, vue l'intrigue qui lui était imposée. Chaleureusement recommandé. |
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