Un film de Denys Arcand
Pays d'origine CAN
Durée 99'
Sortie en France 24/09/2003

Avec
Rémy Girard (Rémy)
Stéphane Rousseau (Sébastien)
Dorothée Berryman (Louise)
Louise Portal (Diane)
Dominique Michel (Dominique)
Yves Jacques (Claude)
Pierre Curzi (Pierre)
Marie-Josée Croze (Nathalie)
Marina Hands (Gaëlle)
Toni Cecchinato (Alessandro)

Scénario Denys Arcand
Production Daniel Louis pour Cinémaginaire
Distribution Pyramide

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À voir :
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Les Invasions barbares
 
 

24/10/2003
A l’origine, j’étais un peu dubitatif aux vues des diverses critiques qui étaient soit dithyrambiques, soit médiocres, mais je me suis décidé et quel plaisir j’ai eu à regarder ce film. Il est fabuleux, il virevolte et oscille allègrement entre humour magistral et émotions pures sans mièvrerie aucune. Pendant ce film, on passe par tous les sentiments et avec une virtuosité et une sensibilité absolument authentiques.

L’intrigue est simple, il s’agit d’un homme dans la cinquantaine qui est atteint d’un cancer et qui va mourir. C’est un épicurien, un vrai hédoniste totalement gauchiste et intello, doté d’une rare truculence et verve. Mais le personnage est aussi un salaud qui a facétieusement trompé sa femme à maintes reprises, ne s’entend pas avec son fils avec lequel il s’engueule au bout de trente secondes. Et justement ce dernier vient au chevet de son père, appelé par sa mère, et il se rend compte qu’il doit faire tout ce qu’il peut pour le soulager et l’aider à mourir dans les meilleures conditions, et surtout pour lui prouver son amour. Le lien père-fils est constamment évoqué avec beaucoup de finesse et, quand en particulier, on est un fils soi-même, on est directement touché.

Le jeu des acteurs est fabuleux, ils redoublent tous d’énergie et d’un œil qui pétille, ils rebondissent de répliques en répliques et nourris d’une irrévérence irrésistible. Chacun est abordé avec beaucoup d’acuité, en quelques plans, quelques regards, une larme. On sent le poids des années, l’alacrité des souvenirs et la fatalité du présent qui les rassemble. L’histoire ne sombre jamais dans la morosité, et pourtant la narration aborde des situations vraiment tristes et que tout le monde a vécu (la perte d’un être cher). L’accent québécois est génial et contribue vraiment à mettre du piquant à des dialogues déjà finement ciselés.

Le seul bémol est peut-être dans la figure, au final, un peu conventionnelle du film, et dans la réplique manquant un brin de spontanéité. Mais je pardonne vraiment ces défauts, parce que le but ultime va au-delà d’une forme imparfaite, et il avait besoin d’être exactement comme ça pour distiller autant d’énergie, d’émotions et d’humanisme dans ces relations amicales, amoureuses, filiales et tout bonnement affectives.

.::Matoo
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