Un film de Michel Hazanavicius
Pays d'origine France
Durée 1h39
Sortie en France 19/04/2006

Avec
Jean Dujardin (OSS 117)
Bérénice Bejo (Larmina El Akmar Betouche)
Aure Atika (la princesse Al Tarouk)
Philippe Lefebvre (Jack)
Constantin Alexandrov (Setine)

Scénario Jean-François Halin
Musique Ludovic Bource et Kamel Ech-Cheikh
Distribution Gaumont Columbia Tristar Films




 

OSS 117
 
Très bon Dujardin en OSS 117
 

23/04/2006



Bon déjà, il faut savoir que le film n’a quasiment rien à avoir avec OSS 117 tel qu’on a pu le voir dans les films éponymes. Il s’agit là d’un film complètement parodique et qui tourne en dérision une époque et un genre. D’OSS 117 on retient donc le style espionnage, les décors, l’ambiance des années 50 et coloniale, un ton désuet légèrement misogyne, homophobe et un tas de petites caricatures du même genre.

Superbe Dujardin

Jean Dujardin fait un extraordinaire OSS 117. Déjà il faut avouer qu’il est beau comme un dieu, qu’on ne peut pas avoir plus une tête de français que lui, et qu’il incarne avec un talent génial le bellâtre espion à la « James Bond » version cocorico. Ajoutons à cela un caractère tout droit forgé dans les années 50 et ses valeurs surannées, donc un OSS 117 qui méprise les femmes, les étrangers et glorifie son pays gaulois.

L’histoire est relativement éculée et linéaire, mais bon disons que ça c’est du niveau d’un des OSS 117 que l’on connaît. Ce dernier est envoyé en Egypte où il doit démêler un sac de noeud politique entre l’ancien roi et les islamistes qui veulent prendre le pouvoir grâce à des armes subtilisés sur un paquebot soviétique, tandis que Nasser veille au grain, et que les anglais, russes, allemands et même belges sont aussi impliqués. OSS 117 résout tous ces problèmes un peu contre son gré, il emballe sec et il bastonne dynamiquement. La reconstitution de genre, à la fois dans les costumes, l’époque, les rebondissements, mais aussi dans la manière de tourner, de jouer et la musique, est parfaitement réussie et fonctionne à merveille. Dujardin fait son « Tintin en Egypte » et traite les autochtones avec condescendance, les femmes avec supériorité et concupiscence, a des relations troubles avec son équipier et ne s’intéresse pas vraiment à la culture locale.

Pas assez drôle

Mon problème avec ce film, c’est que ce n’est pas assez drôle pour que ce soit un film comique, et pas assez sérieux et construit pour donner un film d’espionnage ou même une comédie qui tienne la route. Du coup j’ai souri et même ri parfois (certaines scènes sont irrésistibles), mais j’ai surtout passé de longs moments à attendre des « gags » qui ne venaient pas. Et vraiment, la comédie est bien trop légère pour accrocher l’attention. Bien sûr, il y a ce ton obsolète, les décors et l’ambiance, mais une fois qu’on a compris, on voudrait que le film délire complètement, ou alors raconte vraiment quelque chose.

Dujardin a vraiment l’étoffe d’un Frank Drebin (Leslie Nielsen dans les « Y a t-il un flic pour… ») et on sent bien que le film aurait pu être un OVNI déjanté et hilarant. Mais clairement le but n’était pas de verser dans l’absurde total. Or l’intrigue est minimaliste et ne peut vraiment pas tenir le coup sur la durée. Donc je suis un peu déçu, car je suis allé voir ce film après des critiques dithyrambiques, et je suis surpris du décalage.

Il n’en reste pas moins que l’on passe un bon moment, et que Dujardin à lui seul mérite qu’on s’y attarde. Mais encore une fois, et vu les budgets consacrés à la reconstitution, il y avait là matière à pondre une comédie vraiment drôle et désopilante.

.::Matoo
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