Un film de Jean-Marc Vallee
Pays d'origine Québec
Durée 129
Sortie en France 03/05/2006

Avec
Michel Cote (Gervais Beaulieu)
Marc-André Grondin (Zachary Beaulieu)
Émile Vallée (Zachary Beaulieu (enfant))
Danielle Proulx (Laurianne Beaulieux)

Scénario François Boulay et Jean-Marc Vallee
Production Pierre Even
Distribution Cirrus Productions

Sur le Web
Site officiel
C.R.A.Z.Y.




 

C.R.A.Z.Y.
 
Une belle histoire aussi vraie qu'une histoire vraie
 

18/05/2006
Synopsis :

Zachary Beaulieu, quatrième fils d'une famille de cinq garçons, naît le jour de Noël, échappant de peu à un destin fatal. Il nous raconte son histoire, de son “avènement” dans les années 60 au début de sa vie d'adulte dans les années 80, au milieu d'une famille catholique traditionnelle du québec. De sa complicité infantile avec son père jusqu'au mal-être de son adolescence, lié à sexualité, en passant par son premier pétard, ses bêtises d'enfant, son rôle de bouc émissaire familial, c'est sa quête du bonheur - et celle de sa famille - qu'il nous raconte tout au long de ce film.

Du rire et des larmes

Rien ne nous est épargné : des blagues de potache aux allusions salaces des parents, des silences cruels du père aux crises familiales éprouvantes, le spectateur en voit de toutes les couleurs, pour son plus grand plaisir. La salle rit à pleins poumons, essuye quelques larmes, parfois les deux en même temps : ce film sous ses allures de tranche de vie banale arrive à toucher en plein coeur, et c'est d'abord ce qu'on en retient en sortant du cinéma : on a passé un moment fort et agréable.

Zac est un garçon sensible dès son plus jeune âge, fils à maman aux pseudo-dons de guérisons télépathiques en lesquels sa mère tient absolument à croire, autant qu'en son bon Dieu qu'elle respecte profondément. Son père voit d'un très mauvais oeil l'évolution de son garçon : il craint qu'il ne devienne une fif' - terme québecois, diminutif de fifille, traduit par pédé dans les sous-titres du film. Et c'est là le début des ennuis pour le jeune Zac...

Ce personnage, auxquels certains ont reproché qu'il ne laissait pas assez percevoir son mal-être, est en réalité criant de vérité. Son homosexualité rejetée dès le plus jeune âge bien qu'évidente même pour lui, son silence et sa conduite quasi-exemplaire à l'adolescence, la difficulté même tardive de s'avouer la vérité en font un personnage bien ancré dans la réalité, moins flamboyante qu'on nous l'a parfois montrée, moins catastrophique qu'on nous l'a souvent dépeinte.

Une histoire de famille

La relation de Zac avec son père, placée au coeur d'une bonne partie du film, est fondamentale. D'abord parce qu'elle est la cause des maux de tous : de Zac qui souffre de voir son père le rejeter, et de Gervais, le père, bien intentionné mais touché en plein dans son grand coeur par la peine que lui cause la sexualité de son fils, pour qui il veut tout le bonheur du monde, tout son bonheur du monde, et on y croit.

Cette histoire est une belle histoire, car c'est une histoire qui pourrait être vraie, et dont ont été sélectionnés les moment les plus importants, tous ceux qui n'étaient pas assourdissants de silence au sein de cette famille sympathique qui nous est présentée. Comme je le disais plus haut, c'est une histoire triste et c'est une histoire drôle. C'est une histoire de famille en somme, avec ses frères chahuteurs, ses parents maladroits et affectueux, ses enfants qui apprennent très vite cette vie qui n'est pas un long fleuve tranquille.

À travers quelques époques clés de la vie de Zac, on arrive à cerner cette famille Beaulieu sans longueur malgré les deux heures dix de bande. Les acteurs sont touchants, simples, forcent rarement le trait. Les différentes époques traversées dépaysent ceux d'entre nous qui ne les ont pas vécues, autant que l'accent et les expression québecoises imagées. “Meuh me traite pas de fif' toi le sans-dessin”, avouez que c'est plus croustillant que “Me traite pas de pédé connard” !

Si l'éloge que j'ai fait de ce film jusqu'ici n'est pas évidente, je concluerai simplement en disant qu'il est formidable et qu'il serait bien dommage de le manquer.

.::Cedric
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