Un film de Christopher Nolan
Pays d'origine USA
Durée 1h53
Sortie en France 11/10/2000

Scénario Christopher Nolan
Musique Davud Julyan
Production Newmarket
Distribution UFD

D'après le livre:
Memento de Jonathan Nolan



 

Memento
 
Puzzle Amnesique
 

26/08/2002
Memento, thriller remue-méninges

Rien d'original à la base pourtant : le récit mille fois ressassé d'une vengeance. Vous vous souvenez de Josey Wales, Hors-la-loi (un très bon film d'Eastwood) ? Si ma mémoire est bonne, une bande de salauds assassine la femme d'Eastwood et ce dernier part en guerre pour la venger (ça tombe bien, ça se passe pendant la guerre de Sécession), et se venger par la même occasion. Eh bien là , c'est le même topo, enfin presque, sauf que pas du tout en fait.
Faux-semblants

Tel un sablier qui s'égrainerait à l'envers, Nolan nous donne la fin de l'histoire avant de nous ramener, à coup de rewinds incessants, au point " où tout à commencé ". Mais la fin de l'histoire est elle le point final ?
Attention aux secousses, Memento va faire swinger vos neurones, les ballotter, les malmener !
Mais, à l'instar du film, commençons par le début .
Postulats de base :
1- l'épouse de Leonard Shelby (le drôle de héros, donc) a été violée et assassinée par un certain John J.
2- la vengeance guide sa vie présente.
3- Leonard est une victime.

Seulement la trame de ce thriller est tout, sauf basique…

Le petit plus de ce scénario brillant, c'est qu'il repose sur une maladie rare et irréversible : la perte de la mémoire immédiate. Depuis " l'incident ", comme Shelby se plaît à le dire, ce dernier ne peut plus rien mémoriser. En quelque minutes, les événements s'effacent invariablement. Ce grain de sable dans le rouage du schéma classique : meurtre de l'être aimé-soif de vengeance-accomplissement du châtiment donne lieu à un résultat hallucinant.
Cela tient particulièrement à l'atmosphère trouble, dense et oppressante que Nolan installe d'emblée et maintient tout au long du film.
Une atmosphère dans la veine des personnages. Avec en toile de fond la " condition " empreinte de fatalité du héros sans complaisance, sans pathétique, non, juste un constat de son état).
Mais attention, les héros ressemblent ici surtout à des anti-héros, intrigants et se révélant progressivement. Et contrairement à nombre d'autres films noirs, nous n'accompagnons pas les protagonistes dans leur évolution. Le spectateur nage à contre-courant, l'apprentissage de la personnalité des héros passe par un retour à la source des événements. Chaque élément chronologiquement en amont remet en question celui qui lui est ultérieur ! ! ! Tout est donc sujet à interprétation, tout et tout le monde !
Si Memento sollicite nos neurones et mobilise notre énergie pour reconstituer une à une les pièces d'un puzzle finalement incomplet, c'est aussi et surtout un film déconcertant qui sème autant de questions qu'il n'amène (avec parcimonie) des explications.
En prime une réflexion sur la nécessité tragique de donner un sens à sa vie, même si le prix en est le sens des réalités. Remarquable.

.::Sophie
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