De Gilbert Sinoué
Sortie en France 22/11/1990




 

Avicenne ou la route d’Ispahan
 
Lumière d'Orient
 

31/05/2004
J’étais en rade de bouquin ces derniers temps, donc j’ai fait le plein la semaine passée, mais j’ai profité de ce temps de latence pour dévorer (pour la douze ou treizième fois je pense) un de mes bouquins fétiches. J’en ai quelques uns comme cela que je lis régulièrement parfois depuis quelques années, je ne m’en lasse pas, je redécouvre à chaque fois une chose qui me ravit plus encore. Or, ce roman de Gilbert Sinoué fait partie de ma top-liste des meilleurs romans de l’univers.

Un roman captivant

Mais « Avicenne ou la route d’Ispahan » est l’archétype du roman qui captive tant qu’on le commence sans pouvoir le lâcher. Il faut dire que ce bouquin rassemble des éléments qui ne peuvent que retenir mon attention : il s’agit du récit de la vie d’un grand savant, en fait le plus grand médecin arabe de la Perse du 11ème siècle, qui était versé dans toutes les sciences et qui a parcouru le monde musulman à cette époque où l’Islam était LA civilisation florissante et le fer de lance du monde. Et ce récit est incroyablement épique puisque cet Avicenne a eu une vie des plus trépidante aussi bien d’un point de vue scientifique que personnel.

Un roman sur des réalités

Ce qui est extraordinaire dans ce bouquin c’est qu’il est romancé à partir d’un écrit réel, c’est-à-dire le récit biographique de l’ami et disciple d’Ali Ibn Sina (Avicenne) : Abou Obeïd el-Jozjani. En fait, c’est même à partir de ce récit que les œuvres scientifiques, philosophiques et littéraires d’Avicenne ont pu être correctement recensées (puisque beaucoup se sont perdues en un millénaire). Ce récit, Gilbert Sinoué fait mine de le traduire et raconte une quête des plus passionnante et trépidante. On découvre alors ce personnage fabuleux qu’est le médecin Abou Ali el-Hosayn ibn Abdallah ibn Sina, un savant libertin et orgueilleux, un homme de foi et d’honneur, un homme passionné par toutes les sciences et d’une prodigieuse intelligence.

Prenant, palpitant

L’auteur développe dans ce livre un style d’une grande qualité, avec ce ton suranné et des échos de langue arabe qui rendent le récit encore plus authentique et exotique. Et surtout, l’histoire est complètement prenante et palpitante, le cheikh el-raïs rencontre les plus grands savants arabes dans toutes les cours, il s’en fait chasser, voit sa tête mise à prix, chemine de cités en cités et pendant ce temps étudie, pense, écrit des bouquins, soigne, enseigne et prie le clément. Et le récit est aussi puissant dans la narration des exploits scientifique d’Avicenne, que dans la passion amoureuse ou des aventures picaresques.

Ce bouquin est important aussi dans ce qu’il démontre la grandeur de la science et de la civilisation arabe de cette époque. On se rend vraiment compte que pendant que l’obscurantisme régnait en occident, le monde arabe était un vivier de tous les progrès culturels et scientifiques.

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