De Gilles Leroy
Sortie en France 01/09/2005




 

Grandir
 
Un personnage homo comme je les aime
 

11/11/2005
Cet excellent petit roman de Gilles Leroy m’a beaucoup plu. C’est drôle il s’agit d’un roman dont les personnages ou l’intrigue ressemblent à ce que j’aime lire habituellement chez les auteurs américains. C’est la première fois que je lis un français qui traite ainsi au vitriol de la famille, de la sexualité (homo), des tabous et qui nous plonge dans un récit aussi épique que charmant.

Trois tranches de vie d'un homo

Le narrateur est un garçon qui s’appelle Will et que l’on découvre à travers trois épisodes de sa tumultueuse existence (familiale !) : à 14, 17 et 21 ans. Ses parents sont Nush et le Pb (initiales pour Playboy) : deux personnages hauts en couleur qui font taches dans une famille modeste et ouvrière de la France profonde. En effet, ils habitent à Paris et ces trois épisodes sont trois visites de Will : deux fois pour un mariage et une fois entre les deux, pour un court séjour après le divorce de ses parents et la maladie de sa mère.
La famille est investie depuis des générations dans l’usine du coin qui fabrique des objets de luxe en verre et cristal réputés dans le monde entier. Ce sont des gens un peu rustres et qui bavassent les uns sur les autres. Une bonne ambiance familiale délétère comme je les aime, propice au meilleur des romans.

Un homo qui se forge

Will est un personnage homo comme j’en avais rarement lu, sinon dans des romans américains (à la « 10/18 Domaine Etranger »). Il est non seulement très crédible mais aussi intéressant par la richesse et complexité de son personnage (en dehors de son orientation sexuelle évidemment).
Les rencontres avec les cousins Vitti sont l’occasion de bien des joutes, niaiseries et autres circonvolutions familiales que j’ai adorées.
L’auteur en profite aussi pour détailler les histoires personnelles, et les drames, des uns et des autres. Mais surtout la manière dont Will forge peu à peu sa personnalité et l’évolution des différents personnages sont très bien mises en scène.

Une plume subtile et marquante

Enfin, ce Gilles Leroy, et j’y reconnais là le roman français, déploie une langue très belle, avec un style vraiment singulier et marquant. Il narre avec beaucoup de subtilité son histoire, mais il nous fait surtout rentrer dans les vies de ses personnages avec beaucoup de sincérité, d’émotions et de force.
J’ai été très sensible à sa plume et sa verve.
Le livre est assez court et se lit rapidement, mais il m’a laissé une très bonne impression. Avec une ultime phrase qui est une des plus merveilleuses phrases de fin de roman qu’il m’ait été donné de lire.

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